Détail d’installation, Coquelicots, 2021-2022
«La nature aime à se cacher» (Héraclite)
Peu satisfait des propositions mises à ma disposition par mon environnement, je cherche ailleurs, autrement…
Je cherche à comprendre ce que j’ai en face de moi et en moi. Ainsi que la relation entre.
Je me laisse guider par une intuition forte qui me conduit à percevoir à travers, une idée de ce qui est plus vrai. Quelque chose de subtil est là, qui ne demande qu’à être découvert, ou plutôt de jouer avec, sans jamais vraiment se montrer. «La nature aime à se cacher». Y a-t-il quelque chose à voir vraiment?
A force de jouer avec, une relation existe. Je pourrais, à des moments, la sentir, la palper.
J’organise des mises en situation par l’intermédiaire d’espace et de matière basique, permettant de porter l’attention sur la relation. Laisser la place à ce qui est animé. Contenir pour permettre de percevoir ce qui émane de toute chose et autour de toute chose. L’espace autour de nous et en nous n’est perceptible que dans la mesure où il est contenu. Pour le rencontrer, nous lui donnons des limites, nous le limitons.
La lumière est perceptible du moment où elle rencontre une matière, un objet, de la poussière. J’ai eu l’occasion d’observer, alors que j’étais dans une grotte, que la lumière était visible à l’entrée grâce aux microparticules d’humidité dans cette grotte. Il est intéressant de constater que des éléments aussi subtils que la lumière, l’eau et l’air de notre espace de vie, se révèlent les uns les autres. Les particules d’eau portées par l’air accrochent la lumière. C’était un moment merveilleux qui reste présent (la vapeur). Cette expérience paraît toute simple, néanmoins elle est un exemple d’une entrée vers un infini de ce qui existe à l’extérieur et à l’intérieur de nous.
«La nature aime à se cacher».
Il nous est possible d’ouvrir une autre forme de perception, moins limitante. L’objet ou la technique ne sont que des moyens, ils nous sont certainement nécessaires dans un premier temps.
Il nous est permis ou possible d’ouvrir d’autres champs de perception.
En ce qui me concerne, ce que l’on appelle art ou artiste, est un véhicule. C’est celui que j’ai choisi, celui qui me convient le mieux, même si je fais volontiers du stop en empruntant des véhicules conduit par d’autres pratiques.
J’aime être dans cet espace de création, de mouvement, de mise en lien entre ce qui n’est pas vraiment visible au premier abord et le monde tel qu’il est pratiqué par mes semblables.
Tisser les liens poétiques de ce qui nous anime, de ce qui nous conjugue.
«La nature aime à se cacher» et moi j’aime à être un vagabond qui joue sérieusement à la chercher.
Christian Durante
Installation, Vue de rue, 2023
Détail d’installation, Des demeures et des paysages, Cendres, Porcelaine, Arbres, 2023
Installation, Foyer, Suie, 2020
Détail d’installation, Jardin intérieur, 2020